Paperasse...

Assis dans son bureau, Gin considéra la masse de paperasse posée sur celui-ci d’un mauvais œil. Il tirait carrément la tronche. Dehors, il faisait beau, ce qui était suffisamment rare à Yuki pour qu’il ait envie d’aller s’entrainer en plein air. Les rayons du soleil se reflétaient sur le sol et venaient le narguer. Le bureau en question était assez…sobre. Voir même, carrément vide. Un bureau, une étagère, deux sièges pour les empêcheurs de tourner en rond qui venaient lui rendre visite fréquemment. Situé au plus haut point de l’académie, il avait une belle vue sur toute la ville. Chose dont il se foutait éperdument, soit dit en passant.

Actuellement, il était occupé à lire un rapport a peu près sans intérêt, si ce n’est le fait que la personne qui l’avait rédigé avait de sérieuses lacunes en orthographes et écrivait comme un cochon. La personne en question avait eu la bonne idée de ne pas signer, ce reflexe lui sauverait sans doute la vie. Non pas qu’il aimait particulièrement tuer ses subordonnés sans raison apparente, les gens avec une mauvaise orthographe avaient juste tendance à l’énerver au plus haut point. Gin leur ferait tous couper les mains, s’il le pouvait. La seconde d’après, il réalisa qu’il pouvait en effet tous leur couper les mains, puisqu’il était chef et que peu de personnes dans les environs ne pouvaient le défier sérieusement. Durant une minute, il y crut dur comme fer, se faisant déjà une joie sadique. Juste avant de se replonger dans le rapport en grommelant.

Gin commença à s’impatienter, tapotant du doigt sur le bureau, se forçant à en finir avec ses obligations. Il était chef après tout, il ne pouvait pas couper a tout les aspects chiant de la chose. Et puis c’était pour le bien du village. Du moins c’est ce qu’il se répétait en boucle dès qu’un semblant de papier se profilait sur son bureau. Pour rendre la chose plus supportable, il se promit d’agresser verbalement la première personne qui oserait toquer à sa porte.

L’écriture se faisant plus petite et plus illisible, il sortit ses lunettes pour mieux lire. Celles qu’il ne porterait jamais en public et avec lesquelles personne ne l’avait vu. A pars Sho, mais son bras droit étant aveugle, il était fort probable qu’il n’avait rien vu. Et que personne ne le croirait s’il disait avoir vu quelque chose dans ce genre. C’est donc le plus sérieusement du monde-avec ses lunettes en prime- qu’il recommença à lire, prêt a agoniser d’insulte la première personne qui passerait la porte de son bureau.

Voilà, c’était fait, elle allait enfin pouvoir voir le chef local, il était temps. Putain de pays des glaces, tu parle d’un endroit, à croire qu’il fallait être totalement givré pour vivre ici, avec toute cette neige et ce froid. Déjà qu’elle avait bien faillit crever de froid dans ces conneries de montagnes qui bordaient le pays. Encore heureux qu’elle avait prit la dose de sake, sur que sans son vieux pote l’alcool, elle aurait eu bien du mal à supporter le climat local et se serait transformée en glaçon. Et encore, ça n’avait pas été le plus difficile. Non, parce qu’il avait encore fallut faire comprendre à ces abrutis de gardes que non, elle ne venait pas de cette bourgade moisie de Konoha, qu’elle venait ici pour proposer ses services, et qu’il fallait être sacrément stupide pour la prendre pour une espionne vu qu’elle était arrivée par la route principale et était venue se présenter histoire d’éviter les emmerdes. Heureusement, ses charmes avaient eu raison des derniers doutes des gardes, qui l’avait finalement amené voir le grand chef, une bien piètre escorte, et même pas de beaux mâles en rut, pour le plus grand malheur d’Ichiko. Peu importe, elle avait repéré de beaux spécimens pour plus tard...

Ainsi débarqua-t-elle dans le bureau de sa seigneurie - non sans s’être envoyé une bonne lampée du précieux liquide alcoolisé qui ne la quittait jamais - deux gardes l’entourant et la maintenant par les bras pour l’obliger à s’incliner devant le bureau du Gin.

"Asahi-sama ! Pardonnez notre intrusion maitre, mais cette femme..."

Elle portait toujours son bandeau sur les yeux, à quoi bon fatiguer sa vue quand ses autres sens suffisent amplement, il faisait froid, et manifestement une seule autre personne se trouvait dans la pièce. D’un bref coup d’épaule, elle se débarrassa de l’emprise des gardes coupant le plus grand des deux dans sa phrase.

"C’est bon, lâchez-moi les miches les abrutis !"

Puis elle s’avança vers le grand chef, posant un pied sur la chaise pour se donner une certaine contenance, tout en soulevant son bandeau histoire de voir à qui elle s’adressait. Diantre ! En voilà un beau spécimen de mâle, peut-être un brin trop androgyne à son gout, mais après tout, elle ne s’attendait pas à ça. Elle laissa retomber son bandeau en place, et s’adressa enfin à la seule personne des lieux qui l’intéressait.

"Oï ! Bon alors parait qu’c’est toi l’patron ici ? J’m’appelle Tatsuwaru Ichiko."

Fouillant dans sa besace, elle en sortit un bout de papier froissé et taché, qui semblait avoir bien vécu, et le lança sur la table, histoire que monsieur le glaçon puisse bien voir ce qui était marqué dessus. Il s’agissait de l’avis de recherche de Konoha, ou l’on pouvait voir sa bouille, son nom, ses crimes - parmi lesquels : meurtres, inceste, et dégradation de bien public - ainsi que la récompense octroyée en cas de réussite de sa capture, morte ou vive, cela va de soi.

"Semblerait qu’on ai un enn’mi commun tout les deux, et il est temps que je règle certaines affaires avec ces baltringues de Konoha... donc me v'là !"

Et c’est tout ? Et la politesse bordel ? Bin non, manifestement cette désinvolture et se manque total d’étiquette semblait être on ne peut plus normal pour la jeune femme. Avait-elle seulement conscience que la personne lui faisant face pouvait lui ôter la vie d’un simple geste ? Il semblerait que non... D’ailleurs elle restait là, un pied posé sur le siège libre, penchée en avant, ses bras croisées sur son genoux, attendant manifestement une réponse du maitre des lieux.

Il venait enfin de vaincre la terrible pile de papiers inutiles, et la fixait d’un regard qui aurait pu tuer. Il allait enfin avoir le temps de sortir, et d’aller s’entrainer. Découper quelques ninjas pas assez prudents. Se battre. Il sentait l’excitation du combat monter simplement à ces quelques pensées. Lorsqu’une chose horrible se produisit. On toqua à sa porte. D’un geste vif, il retira ses lunettes pour les balancer au fond d’un tiroir, tout en retenant un chapelet de jurons.

- Bordel mais il vous faut vraiment que vous débarquiez au mauvais moment, entrez !

Un vague effort pour rester poli, c’était déjà bien. Le chef s’était rassis comme il le fallait sur sa chaise, et non pas totalement avachi comme à son habitude. Deux gardes de bas niveau, et apparemment, une Ronin, à en juger par le bandeau. Il renifla l’air ambiant, le sake venant lui titiller les narines, puis regarda d’un air critique la femme, un sourcil levé. Son sourcil se haussa un peu plus en voyant la chaussure venir se poser sur la chaise de son bureau. La Chaise de Son Bureau. Il n’aimait pas non plus les gens qui mettaient les pieds sur les chaises. Un jour, il leur ferait à tous couper les pieds. Cela dit, il était plutôt intrigué par la femme et ordonna aux gardes de déguerpir.

- Retournez à vos postes, j’ai plus besoin de vous.

Le ton était hautain au possible. Il observa les gardes sortir d’un air emprunté, à moitié horrifiés par les manières d’Ichiko. Un sourire très léger, en coin, vint se loger sur le visage du chef. Satisfait d’avoir pu libérer son mécontentement un instant sur des gens parfaitement innocent. Gin continua d’écouter la femme, et pris le papier entre ses mains, le lisant comme s’il s’était s’agit de quelque chose de particulièrement intéressant. Ce qui était en fait, le cas, à ses yeux, en fait.

- Vous avez de la chance, dans la plupart des cas le fait que vous soyez apparemment sociopathe et alcoolique aurait suffit à beaucoup de gens à vous faire enfermer, personnellement, le fait que vous souhaitiez du mal a Konoha me suffit. Si vous voulez bien prendre place, j’ai besoin de quelques minutes pour remplir un formulaire, le signer, vous le faire signer, et vous poser quelques questions sans intérêt, simple formalité.

Reposant le papier sur le bureau, près de sa future nouvelle recrue, il sortit un petit formulaire qu’il rempli rapidement à l’aide d’un stylo, évidemment. Il releva plusieurs fois le nez pour regarder la Ronin durant ces instants. Sans jamais loucher sur ses formes, non madame.

-Vos anciens rangs et assignations sont ? Pourquoi avez-vous quitté votre village ? Et enfin, quelle est la raison qui fait que souhaitiez tant vous venger ?

Le tout dit sur un ton clinique, accompagné d’un sourire clinique sans la moindre émotion, sans plus relever le nez de sa feuille, attendant ses réponses pour écrire.

[First post... Et oui, je suis aussi fainéant que mon perso je commence le RP sans avoir terminé ma fiche >_< ]

La porte du bureau de Gin s'ouvrit dans un grand éclat. L'arrivée d'air qui s'ensuivit fut assez importante pour envoyer voler une partie des papiers dont s'occupait le puissant chef de Yuki. Il ne s'agissait pas d'un courant d'air (vu la fraicheur du temps il y en avait très peu au village) mais le déplacement de la porte avait été assez rapide et violent pour envoyer la lame d'air qui signifiait l'entrée fracassante, bruyante de Sho... une entrée comme les autres en fait, sans grande originalité de la part du jeune homme. Il est à noter que la porte ne s'écrasa pas contre le mur, bien que maintes fois ce petit détail était arrivé. La présence quasi-quotidienne de Sho dans cette pièce avait forcé Gin à demander à ce qu'on solidifie la porte et qu'on mette du rembourrage aux murs pour amortir le choc.
Sho entra donc. Il s'était directement dirigé dans le bureau du chef de Yuki depuis son combat contre son rival. Il ne s'était pas changé, il n'avait pas nettoyé le sang frais qui était répendu sur sa fine tenue de soie. Pour la première fois de sa vie, il pensait à autre chose qu'à un futur combat contre le vil rival qui devait à l'instant être la proie des charognards qui se repaissaient de son cadavre dans la neige, en steak tartare.

"Salut la compagnie ! Yo Gin tout va bien depuis hier ? Tu bois un coup ?"

Sho était une des rares personnes à parler à Gin sur ce ton. Non pas qu'il se sentait son égal, mais le fait qu'il soit complètement hors de conscience des règles sociales classiques, de la politesse et autres flagorneries qu'il jugeait inutiles faisait de lui une personne très franche et très directe dans ses propos. D'ailleurs, encore une fois il ressortait sa blague préférée à l'égard de Gin, celle de boire un coup. Comme un leit motiv, il utilisait cette blague pour saluer son chef. Elle lui avait été inspirée la première fois qu'il avait entendu le nom "Gin" qui automatiquement lui avait fait penser à la boisson bien connue. Les premières fois qu'il l'avait utilisée, il avait failli se faire tuer par son chef. S'il l'utilisait encore aujourd'hui c'était avant tout une marque d'affection qui prouvait qu'il respectait plus que quiconque Gin Asahi.

"C'est bon, j'ai réglé mon problème avec Keiryuu... il mord la poussière et les racines des pissenlits, pour le peu qu'il y en a. Je suis prêt à faire ce que tu veux... tant que c'est pas trop fatiguant, je suis pas particulièrement motivé aujourd'hui. D'ailleurs, blague mise à part, ça te dit d'aller vider quelques verres ?"

Sho était aveugle, ses yeux et son visage étaient paralysés par sa cicatrice, mais ça ne l'empêchait pas pour autant de ressentir complêtement ce qu'il se passait autour de lui. Il ressentait tout, entendait les sons, c'est comme s'il avait une vision périphérique à 360° grâce à ses sens exacerbés. Et pourtant, il n'avait pas fait attention à la présence de la jeune fille en train de discuter avec Gin. D'ailleurs pour la première fois il avait laissé le Genjutsu qui pesait sur sa cicatrice, elle était visible par tout le monde. Sho avait ressenti que tout le monde l'avait dévisagé lors de sa traversée du village. Sans parler de sa fine tunique qui cachait à peine son corps. Il avait déjà à maintes fois raconté tout les détails de sa cicatrice à Gin, mais celui-ci était bien le seul à le savoir. Plusieurs personnes étaient venues le voir dans le village, lui demandant ce qui lui était arrivé. Sho s'était contenté de fermer le poing et lever le majeur en direction de ces personnes. Au moins maintenant, personne ne lui demanderait plus pourquoi il était aveugle, la raison de sa cécité était bien visible... chose paradoxale en fait.
Il se tourna vers la jeune fille et la salua d'un geste poli.

"Et vous êtes ?"

[A mon petit nûnûrs, c'est pas grave parce que c'est toi Razz

]

Il l’avait senti venir. Une sorte de modification dans l’air. Quelque chose de palpable. Gin avait relevé les yeux de sa feuille, regardant la porte, et l’instant d’après, Sho faisait une entrée fracassante, envoyant valser toute ses feuilles. Ses feuilles. A lui. Répandues n’importe comment sur le sol. Il tiqua un instant mais se repris vite, ce genre d’incident était plus que fréquent avec Sho, ça faisait partie de son charme. Tout comme le traditionnel calembour de salutation qui le faisait presque rire a force. Presque. Le ninja se baissa rapidement, ramassa les feuilles et les reposa sur son bureau, bien rangées, puis entrepris de détailler son bras droit de la tête aux pieds, sans répondre tout de suite.

C’était la première fois pour Gin, qu’il le voyait ainsi, sans le genjutsu qui maintenait d’habitude l’illusion d’une apparence normale. Il avait passé beaucoup de temps à interroger son quasiment unique ami sur ladite cicatrice. Aujourd’hui il l’avait en face des yeux et cela le dérangea beaucoup moins que ce qu’il avait pensé. Après tout, le chef n’accordait pas vraiment d’importance à l’apparence. Il nota un instant après le sang, fit une vague moue, cherchant une blessure sur le corps de Sho.

- Comme d’habitude, tout va bien. C’est plutôt à toi qu’il faudrait poser la question. La cicatrice ne m’étonne pas, mais le sang, j’imagine qu’il a appartenu à Keiryuu ?

Son ton restait assez froid, mais pour quelqu’un connaissant bien Gin, une pointe d’intérêt pointait dans sa voix. Après tout, ce qui touchait Sho le concernait aussi plus ou moins. Il considéra un temps la proposition d’aller boire un verre. Plissa les yeux un instant, puis émis un léger soupir. Si peu de manifestation extérieure alors qu’il était en proie a un véritable dilemme intérieurement. Il finit par céder.

- Soit, on ira boire un verre. Mais d’abord, je finis mon entretien avec notre future nouvelle recrue ici présente, qui a la facheuse manie de mettre ses pieds sur les chaises.

Il marqua un temps d’arrêt puis

- Ce qui est une chose qui m’agace au passage, il va falloir que vous arrêtiez si vous ne voulez pas prendre le risque que je vous coupe les pieds pour éviter que cela ne se reproduise.

Gin avait parlé de nouveau, d’une manière très clinique, comme s’il avait parlé d’un sujet totalement anodin, sans la moindre trace d’agacement. Comme quoi, le self control et une blague bien placée pouvait faire des miracles.

Alcoolique. Il l’avait dit. Alcoolique. Elle avait bien entendu. Alcoolique. Le mot résonnait dans sa tête. Alcoolique. Elle tiqua, un rictus déformant sa lèvre supérieure, affichant une petite rangée de dents blanches. L’idée de balancer toutes les feuilles qui trônait impeccablement sur le bureau et de lui balancer un bon coup de boule lui traversa rapidement l’esprit, mais après tout, elle n’allait pas se risquer à abimer un si beau spécimen mâle. Non. Pas encore. Ces pensées semblèrent la calmer et elle reconcentra son attention sur l’homme qui lui faisait face. Mais le blondinet continuait de parler, et elle n’avait strictement rien suivit. Il venait de poser une question là ? Non ? Sous son bandana ses yeux se plissèrent.

"Et bien..."

Et alors qu’elle cherchait une réponse vague qui devrait potentiellement répondre aux attentes du chef du village, la porte s’ouvrit violement, envoyant voler toutes la paperasse si soigneusement empilée, pour le plus grand plaisir de la ronin, qui se contenta de tourner mollement la tête en direction de l’intrus tout en allant tout doucement tapoter les bouteilles de sake attachée dans son dos. Tout allait bien, elles étaient toujours là, intactes, et pleines. Surtout pleines. Mais il y avait bien plus important, et même si elle ne pouvait pas le voir, elle le sentait. Oh oui... cette légère odeur de sang et de sueur, le bruit de l’étoffe sur des muscles seyants, elle ne put s’empêcher de soulever son bandeau d’un doigt pour regarder l’homme qui venait de parler, occultant totalement la conversation qui s’ensuivit entre les deux hommes. Un homme ! Un vrai ! Oh certes, l’inconnu portait une bien vilaine cicatrice sur tout son corps, mais cela ne faisait que renforcer l’attrait que pouvait éprouver la ronin pour lui. Elle avait envie de s’approcher, de la toucher. Et aveugle ? Mmmh, ces doigts devaient être agile... Ce corps ferme et musclé, elle l’imaginait déjà soumis à d’intense pression et... hum... il valait peut-être mieux penser à autre chose. Elle respira profondément et reposa son attention sur le chef, qui n’avait pas tilté un seul instant sur ses atouts, ce qui commençait à l’exaspérer. Et en plus on lui faisait des remarques sur sa posture. Elle esquissa un sourire, puis éclata de rire à la non-blague du chef.

"Hahaha ! Ouais ouais, ce s’rait con d’la salir hein ?"

Puis poussant la chaise du pied pour se camper fièrement sur ses deux jambes, elle se tourna vers celui qui devait sans doute être quelqu’un de haut placé dans le village - vu qu’il portait encore ses pieds malgré le virevoltage des feuilles du chef - et se présenta, se pointant crânement du pouce.

"Tatsuwaru Ichiko, mais tu peux m’appeler Ichi mon beau... et toi c’est quoi ton p’tit nom ?"

Demanda-t-elle avec envie, restant face au beau gosse à la cicatrice, les mains sur les hanches, un étrange sourire espiègle au coin des lèvres. Oh, il ne pouvait qu’avoir un nom magnifique, c’était sur.

[ Erreur réparée, je suis finalement pas completement dans la peau du personnage XD ]

Pour la première fois, Sho venait de se rendre compte que ce n'était pas quelques tâches de sang qu'il avait sur sa tunique mais bien des litres d'hémoglobine qui avaient étés versés dessus. Il s'agissait probablement du moment où il avait tranché la carrotide de son adversaire, il y avait eu plein de projections un peu partout c'était joli mais dégueulasse. Heureusement avec la neige, il y en avait moins. Le tout avait séché depuis, ça ferait de jolies décorations sur sa tunique d'une sobreté presque chiante. D'ailleurs ce petit détail sur sa tenue vestimentaire avait fait tilter Gin et la jeune femme. Il leur aurait bien dit d'aller se faire foutre mais c'était trop chiant ... il aurait fallu argumenter et tout, et il avait sacrément la flemme.

"Bah oué j'ai dû me prendre quelques coups au début du combat histoire de tâter l'adversaire quoi. Il était techniquement bien meilleurs que moi mais il était trop con alors forcément je lui ai mit la misère. Se battre, c'est aussi savoir réfléchir quand même."

Il exagérait en fait, c'était de la fausse modestie. Il s'était blessé en trébuchant sur une racine au début et s'était empalé sur une branche et après avait commencé le combat où il n'avait pas eu le temps de sortir ses plus grandes techniques que son rival s'était transformé en serpillère façon machine à laver. La modestie, y'avait que ça de vrai, ça donnait tout de suite plus la classe et ça impressionait les nénettes.

"Ok ça marche, je te laisse finir ton entretiens."

La promesse d'une binouze party ne pouvait que l'enchanter. Et il savait que Gin connaissait tout les bons plans pour se bourrer la gueule tranquilos pépère en ville à pas trop cher et surtout avec du bon picrate. En même temps, c'était lui le boss donc forcément, il avait ce qu'il voulait. Y'avait du bon à être le bras droit finalement....
Dès qu'il avait commencé à ressentir la présence de Ichiko, il l'observait à sa façon. Sa sensibilité accrue écoutait les battements de son coeur, sa tension, les raclements dans la gorge, le tic qu'elle avait avec une bouteille de sake ... du sake *_* Il s'était adossé à un mur et regardait au plafond. Etant aveugle, il était facile de cacher sur quoi son attention était posée. Là, il était complètement sur la jeune fille. Dans un premier temps, c'était sa façon de parler qui l'avait interloqué. Ensuite, s'il l'observait de l'extérieur grâce à ses sens, il l'observait intérieurement, étant fin psychologue. Sans connaître le personnage, il se doutait qu'elle n'était pas net.

"Moi c'est Sho Kairyu. Appelle-moi comme tu veux, j'en ai rien à foutre. Par contre, dis-moi d'où tu viens ... t'as un putain d'accent pécore ça fait cheloo."

Une chose était clair, elle était vraiment bizarre. Enfin, rien qui pouvait particulièrement l'impressioner vu les souvenirs qu'il se trimballait...

Bizarrement, il ne saurait dire si c’était l’influence de Sho ou la visiblement totalement inconscience d’Ichiko, mais Gin fut pris de sympathie pour elle. Il était plus que rare qu’on se permette de lui répondre ce genre de chose sur le ton qu’elle venait d’employer, avec une totale…désinvolture.
Ma foi, ça le changeait des habituelles lèches bottes, et il estima que sa journée n’était pas totalement perdue. Une nouvelle recrue prometteuse, et la perspective de vider « quelques » verres. Non pas qu’il était alcoolique, loin de la. Gin n’était pas une personne qui aimait les excès et encore moins perdre le contrôle. Il avait juste une résistance naturelle a l’alcool qui lui permettait de boire plus que raison sans avoir ni gueule de bois, ni envie de vomir. Un véritable atout.

Quand a Ichiko, beaucoup de gens se seraient fait tués pour moins que ça, face au chef. Néanmoins, son aisance et son côté tête brûlée laissais espérer une quelconque aptitude au combat, le ninja était donc près à lui passer quelques écarts de conduite. Au pire, un kunai qui se perd sur un champ de bataille et l’affaire serait réglée. Ha, la magie des champs de bataille…

C’est donc avec un sourire un peu plus satisfait qu’il écouta l’histoire de Sho. Sans en croire un seul mot, évidemment. Si son bras droit était du genre à se faire blesser par un type que Gin considérait aussi faible, il aurait eu sérieusement du souci à se faire. Mais bon, son bras droit étant ce qu’il était, il se contenta d’acquiescer. Le chef se remit à gribouiller sur ses feuilles, écoutant d’une oreille la conversation de la ronin et de l’aveugle. Avec un sourire qui s’élargissait au fur et a mesure. Finalement, la présence d’Ichiko pouvait même être carrément distrayante. Au diable les papiers. Il signa, poussa la feuille vers l’alcoolique avec un stylo.

- On va dire que c’est bon, contentez vous de signer, trouvez vous un appart’ ou quelque chose, et attendez vos ordre de missions, ça devrait pas trop tarder. Pas de règle particulière, évitez le détournement de mineurs, d’agresser des gens qui auraient pu ne pas le mériter, ou de faire quoi que ce soit qui pourrait passer pour de la trahison et tout ira bien. Bienvenue parmi nous, Ichiko-san

Et la politesse, toujours la politesse évidemment. C'était nécessaire pour se faire respecter ou apprécier. Enfin, disons simplement qu'avec la politesse il était possible de dire des choses affreuses sans rien risquer, c'était l'avantage. Un beau sourire et des manières pouvaient vous sortir de pas mal de faux pas.

"Sho-kun..."

La ronin répéta doucement le nom en penchant sa tête sur le côté gauche, passant sa langue sur ses lèvres (supérieures s’entend, la souplesse a ses limites), en appréciant la consonance, comme si elle cherchait à son imbiber tel le sake qu’elle buvait jour après jour. Oui. Un nom viril, comme l’homme qui lui faisait face, comme elle s’y attendait.

"Enchantée mon chou...
Et pour mon accent... j’suis né à Konoha... mais j’t’interdis d’en tirer quoi qu’ce soit comme conclusion ! J’y suis née, c’est tout, ma famille est originaire de Kumo, alors m’prend pas pour une de ces baltringues du pays des feuilles de mes deux !"

Rajouta-t-elle tout en pointant le bras droit du chef de son index à elle. Ouais, manifestement c’était un sujet tendancieux. Mais en fait, elle ne voulait tout simplement pas que l’homme se méprenne sur ses origines. Konoha, comme s’il elle aurait pu venir de là-bas ! Ce pays rempli de faiblard et d’abrutis ! Plutôt crever sobre ! Et surtout, malgré son attitude, elle voulait bien paraitre face au balafré de service. Oh oui, car un jour elle l’aura, pour elle, rien que pour elle toute seule et ses jouets... elle en frémissait d’avance. Mais voilà qu’une fois de plus on requérait son attention, et que ses pensées perverses étaient mises de côté, alors que l’androgyne lui tendait une feuille et un papier. Délaissant sa contemplation aveugle de l’homme à la cicatrice si excitante, elle se pencha en avant sur le bureau, dévoilant toute la magnificence de son décolleté au chef du village - il allait quand même finir par y jeter un coup d’œil merde ! - et se contenta de signer grossièrement et d’une écriture malhabile en bas de la feuille. Puis retendit le tout au responsable, affichant alors un grand sourire.

"Et bin c’est un plaisir d’être des vôtres mes jolis !
J’suppose que j’prends l’premier appart’ vide que j’trouve ? Et t’inquiète pas Boss-kun, j’ai pas l’intention d’trahir qui que ce soit ici..."

Elle afficha un petit sourire en coin, lui lança un clin d'œil lourd de sous-entendu, puis tourna le dos aux deux hommes dans le but évident de partir tout en laissant le loisir au seul qui pouvait voir de lui mater son petit popotin. Mais elle se ravisa au dernier moment. Ils avaient parlé de boire là, non ? Si si. Et pas de boire du lait ou du jus de fruit. Non, ils parlaient de boire de l’alcool. Comme si elle allait pourvoir résister à la tentation. Aussi se retourna-t-elle, croisa les bras pour soupeser sa poitrine.

"Hum... C’est pas qu’j’ai envie d’me taper l’incruste, mais vous parliez d’boire un coup là... et justement, y s’trouve que j’ai pas encore eu le loisir d’gouter le sake du pays et... vous allez pas laisser une jolie fille boire seule nééééé ?"

Demanda-t-elle, tout en prenant sa meilleure pose sexy, celle ou elle resserrait ses bras contre ses seins, au point ou l’on avait l’impression que la fine étoffe retenant ses miches était sur le point d’exploser sous la pression. Oh oui, avec cette pose là, il allait finir par craquer. Oui, c’était o-bli-ga-toire ! Ou pas...

Enfin le moment de vérité était arrivé ! La partie la plus intéressante de la journée allait pouvoir commencer. Finies les bastons contre une tarlouze, fini la paperasse (dont il ne s'était pas occupé en fin de compte), finis les entretiens foireux qui prennent trentes plombs pour rien ... enfin l'heure de passer du bon temps était arrivée ! Et comme une bonne nouvelle n'arrivait jamais seule, ils ne seraient pas deux à boire, mais trois. Sho n'était pas un alcolo, mais il aimait plus que tout passer des moments sympas avec des gens pas chiants. Quand Gin sortait du cadre du boss qu'ilfautpasfairechersinononseprenduncoupdanslagueule, il était vraiment tout sauf chiant. Et puis la miss délurée qui montrait son popotin et sa poitrine façon explose-soutifs semblait être une partenaire binouzière plutôt sympatoche. Bref, que du bonheur comme aiment dirent certains kékos. Il relacha sa semi-surveillance, voyant bien que Ichiko n'était pas une envoyée d'un autre village pour assassiner Gin, bien que celui-ci n'ai pas particulièrement besoin de Sho pour assurer sa protection, mais sait-on jamais. En fait, s'il avait relaché sa surveillance, cela ne l'empêchait pas d'être fixé sur la jeune femme... enfin plus concentré sur les mouvements ascendants et descendants de sa poitrine. Il n'avait pas comme Gin la chance de profiter du décolleté, mais ce qu'il voyait à sa manière, c'était comme si la jeune femme n'avait pas le moindre vêtements sur le haut du corps.
Un peu de sang coula de son nez...

Paperasse... 86334

"Bah bienvenue parmis nous alors. Tu devrais te plaire ici, y'a quelques coincés du cul mais pas trop. Y'a de l'ambiance."

D'un revers de main, il écarta le sang qui coulait, doucement, et le fit se mélanger avec sa cicatrice dans laquelle il passait le doigt, machinalement, sur sa joue.

"Tu fais ce que tu veux, hein. Si t'aime pas Konoha bah tant mieux pour toi, c'est pas que j'en ai rien à glander mais ça a l'air trop chiant rien que d'y penser. Et sinon, c'est des vrais, on peut les tâter ?"

Dit-il en poitant son index sur les deux énormes .... bouteilles de sake ... que se trimballait la jeune femme. De l'autre main, il fit un geste à Gin, l'invitant à sortir de ce bureau poussiéreux et en bordel vu le nombre de feuilles qui trainaient un peu partout. Vraiment, l'entretiens de ce bureau laissait à désirer.

Malgré le numéro dont le village venait d’hériter, Gin était content. Ces derniers temps, l’afflux de ninja et de gens au village était un peu plus fort que d’habitude. Et parfois, parmi tout ces gens dont personne ne voulait plus, il y avait une perle, comme Ichiko. Bon, d’accord, traiter Ichiko de perle c’était carrément disproportionné, mais elle avait un beau palmarès. Arriver jusqu'à Yuki avec une telle prime sur le dos, elle avait du en casser, du ninja. Et pour le grand malheur de la femme, il ne prêta pas le moins du monde attention à ses formes. Un vague regard tout au plus, mais pas d’intérêt réel.

Il farfouilla dans un tiroir pour en sortir un tampon, et s’en servit plusieurs fois sur la feuille, presque avec zèle. Regardant l’horloge suspendue au dessus de la porte, bien placée pile symétriquement en face de son bureau (Gin avait calculé pour qu’elle soit placée juste au millimètre près), il estima que c’était une heure correcte pour arrêter de faire semblant de travailler. Le ninja se leva, attrapa le sac dissimulé sous son bureau et le mis en bandoulière avant d’y fourrer le formulaire signé par l’alcoolique. Gin mesurait à peine deux centimètres de moins que Sho, et il était musclé beaucoup plus finement. Au premier abord, il avait presque l’air plus faible. Et il faisait cet effet à beaucoup de personnes. En revanche, il transportait sur lui plus d’arsenal de guerre qu’aucun autre ninja et même que Rambo en personne. Notes explosives, senbon, shuriken, kunai, saïs…C’était toujours un plaisir pour Gin de savoir qu’il possédait sur lui le moyen de tuer quelqu’un de plus d’une centaine de manière différente, s’il le voulait. En fait, il avait même tendance à se sentir tout nu une fois désarmé. Il dormait et se douchait avec son sabre. S’il avait pu, il aurait découpé sa viande avec, mais c’était carrément, tout sauf pratique.

Le chef observa d’un air un peu perplexe la réaction de l’alcoolique. Il suffisait de parler d’alcool pour qu’elle devienne subitement…Beaucoup plus…Mielleuse. Et il suffisait qu’elle se remue un peu pour que Sho en soit tout retourné. Ben voyons, ça l’étonnait. Le potentiel à mater les filles de son bras droit l’impressionnerait toujours. Il ne savait si c’était lui qui montrait trop peu d’intérêt à la chose, ou si c’était Sho qui en montrait trop. Haussant les épaules, il prit la parole.

- Soit, venez si vous le désirez, c’est un moyen comme un autre de vous accueillir. Aller y déjà, je vous y rejoindrais dans un petit moment, j’ai une dernière chose à faire avant d’être libéré.

Et il avait parlé de son ton le plus froid et le plus désintéressé. Juste pour embêter Ichiko. Il les dépassa tout les deux et s’en fut dans le couloir, pressé de délivrer son papier et d’aller boire un verre.

[Bon, je vous laisse faire le prochain topic et je vous y rejoindrai ^o^]

Ichiko l’avait ressenti, cette odeur de sang frais, cette sensation délicieuse de désir, provenir du beau balafré. Oh oui, et ce simple geste qu’il avait fait après, étaler ainsi son sang sur sa cicatrice faciale... Elle avait cru devenir folle, et n’avait pu empêcher une petite goutte de sang de s’échapper de sa narine gauche en imaginant des choses que la morale et la bienséance m’empêche ici d’écrire. Bien sur elle avait bien rapidement essuyé ladite narine d’un bref revers de la main.

"Tout est vrai..." ponctua-t-elle d’une petite moue amusée "Mais les tâter...?" petit rire "Hihi !" ouais dans se genre là.
Personne n’tâte mes bouteilles mon beau... mais j’te laisserais peut-être tâter autre chose, plus tard..."

Rajouta-t-elle d’un ton espiègle tout en laissant courir des doigts baladeurs sur les bouteilles qu’elle transportait. Presque un acte sexuel pour elle. Oh oui elle les aimait ses précieuses bouteilles chéries, et même un mâle - aussi bien monté soit-il - n’y gouterai jamais. Faut pas déconner non plus, c’était ses bouteilles !
Elle salua ensuite mollement le patron qui sortait,posant deux doigts sur sa tempe avant de les balancer dans sa direction. Ouais, même pas un vrai salut quoi, une sorte de "Tchô, on s’voit plus tard." Certes guère respectueux, mais bon, vous ne vous attendiez tout de même pas à mieux de sa part non ? Non. Bref, revenons au chef. Son chef désormais. Qui - soit dit en passant, juste comme ça - n’avait même pas eu la moindre once de réaction face à son magnifique corps ! Comment ?! Pourquoi ?! Etait-il à se point frigide que tout cela ne lui faisait rien ? Non ! C’était impossible ! Il devait y avoir une autre raison... Tout d’un coup, les yeux d’Ichiko s’ouvrirent grand sous son masque, la stupeur mêlée à l’étonnement. Non... Se pouvait-il que... que... que le glaçon préférait les garçons ? Elle souleva son bandana, regarda un instant la plastique parfaite du balafré, puis le chef qui s’éloignait dans le couloir. Non, c’était impossible ! Eux deux, ensemble...? Noooon... Il fallait à tout prix qu’elle tire cela au clair ! Mais plus tard... il y avait bien plus important pour le moment, elle avait été invitée à la petite beuverie qui se préparait, une aubaine !
Et en plus elle allait y aller avec le beau balafré. Une fois son bandana remis en place, elle s’approcha d’ailleurs de ce dernier et enfleura doucement son torse tout en attrapant son bras pour s’y accrocher telle une groupie en manque, pressant son opulente poitrine contre le bras musclé du ninja, l’entrainant hors de la pièce, combien même elle ne savait pas ou elle allait.

"Alors, Sho-kun... on va où mon chou ?"

Oh non, elle n’avait pas l’intention de le guider tel l’aveugle qui l’était. D’une part parce qu’il semblait très bien se débrouiller tout seul, et d’autre part parce qu’Ichiko savait aussi le faire, depuis le temps qu’elle avait décidé à n’utiliser ses yeux uniquement pour contempler de "jolies" choses. Enfin, jolies choses... tout est relatif hein...

[Bon j’te laisse faire le post, je sais pas ou aller moi ^^]

"On va dans une taverne sympa à la sortie de la ville, tu vas aimer."

Ils sortirent tout les deux du bureau de Gin. La poitrine d'Ichiko contre son bras rendait Sho tout guilleret. On put voir sa cicatrice bouger un peu dans le bas de son dos. Si elle s'agitait, cela signifiait qu'elle essayait de contrôler l'esprit du ninja. La seule chose que cela réussi à faire fut de remplir son esprit d'images perverses de l'intimité que la bienscéance ne permet pas de décrire ici, sinon on serait accusé (à juste titre) de vouloir pervertir l'esprit des gens et les forcer à regarder TF1 et l'Ile de la Tentation...

[Suite ici]